Interview/ Delmas Mohamed Salice, sénateur d’Abengourou : « Voici ce que l’Indénié-Djuablin a eu avec Ouattara pour son développement”

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Delmas Mohamed Salice est sénateur de la circonscription d’Abengourou et Secrétaire départemental-Rhdp d’Abengourou-Est et coordonnateur adjoint Rhdp de l’Indénié-Djuablin. À quelques mois de l’élection présidentielle, le plus proche collaborateur politique du ministre Siandou Fofana dans la région évalue les chances de son parti, vante les réalisations du Président Ouattara dans sa région et affirme que celui est le candidat du Rhdp.

Il y a longtemps que vous êtes en politique. Quel parcours ?

Merci de me remémorer parce que c’est vraiment un long parcours. C’est depuis novembre 1994 que nous avons commencé le parcours proprement dit de la politique au Rdr ensuite, aujourd’hui on a migré au Rhdp. Ça fait 30 ans que Dieu, dans sa volonté, nous a permis de vivre et de vivre un engagement intense politiquement. Ce qui nous a permis de pouvoir aider, participer à l’avancement et surtout à l’installation de notre parti dans l’Indénié-Djuablin, particulièrement à Abengourou.

Vous avez commencé la politique très jeune, vous parlez d’une trentaine d’années. Vous avez commencé dans un parti(Fpi) qui est aujourd’hui dans l’opposition. Pouvez-vous nous parler un peu de cette expérience ?

Vous savez, avant la majorité administrative, était de 21 ans. On peut dire qu’on était des sympathisants, des petits, des enfants badauds. Avec l’avènement du Fpi en 1990, nous étions tous en train de courir derrière Laurent Gbagbo que les gens aimaient écouter. Vous savez l’être humain aime ce qui est nouveau. On avait un engagement réel pour ce parti. On avait soif de découvrir et d’entendre du nouveau. Houphouët, c’était les Anciens, les papas, les vieux et Laurent Gbagbo étant venu avec une nouvelle manière de parler de la politique donc, on était tous engagés derrière lui. En 1990, un enfant de 1974 avait-il quel âge ? Or, en 1990, la majorité électorale ou administrative était de 21 ans donc, on ne pouvait pas parler de nous en tant que militant ou acteur politique, on était des sympathisants.

Dans la région de l’Indénié-Djuablin plus particulièrement dans votre département d’Abengourou, le terrain politique est-il facile pour votre parti, le Rhdp ?

Vous savez, Abengourou n’est pas un terrain facile. D’abord, il faut aller dans la genèse des choses. Bien que l’ex- femme d’Houphouët soit originaire d’Abengourou, les gens ont été toujours progressistes. Les familles qui étaient Pdci-Rda, on les connaît, elles sont comptées. Peut-être que la sociologie politique a changé. Le président Laurent Gbagbo n’a pas été reçu à Abengourou dans ces années de l’opposition à la Cour royale. Mais, quand il est arrivé au pouvoir, il a été reçu en grande pompe. Les gens d’Abengourou sont attachés à leur engagement de départ. Au départ, ils étaient progressistes, c’était difficile pour eux de parler d’un autre parti politique après l’indépendance quand ils sont devenus Pdci. Ils ont eu du mal à se détacher du Pdci. Mais, quand Gbagbo est venu avec sa nouvelle manière de faire la politique, ses prises de parole ont suscité plusieurs cadres qui sont allés vers Gbagbo Laurent. Les gens ont commencé à basculer vers ce parti. Donc, c’est ce qui a fait qu’en 2010, Gbagbo est venu en tête dans notre région, à Abengourou avec 9 900 voix et nous en deuxième position avec 7 700 voix et le Pdci qui disait être dans son bastion est arrivé en troisième position avec 6 600 voix. Les populations d’Abengourou s’engagent difficilement.

Vous avez de bons rapports avec le coordinateur régional du Rhdp, le ministre Siandou Fofana. Pouvez-vous nous en parler surtout qu’il compte beaucoup dans la politique régionale ?

Bien avant, je voudrais avoir une pensée pieuse à l’endroit de notre papa, le coordonnateur principal honoraire celui, par qui nous tirons notre source d’inspiration en matière du Rhdp, il s’agit du ministre gouverneur Pascal Abinan qui, en ce moment, ne se porte pas bien et qui a bien voulu que son jeune frère, le ministre Siandou Fofana tienne la tête du peloton au niveau du Rhdp. Le ministre Siandou Fofana, il faut dire, c’est d’abord un cadre du Rhdp puis, un des plus proches collaborateurs du président du parti et président de la République. Donc, quand le président décide que c’est lui qui va conduire la destinée du parti dans notre région, nous ne pouvons que nous en réjouir parce qu’il est de l’Indénié-Djuablin. On pouvait nommer quelqu’un qui ne vient pas de chez nous. Le chef a parlé, on n’a rien à dire. Vous savez bien qu’il est le maire de la commune d’Agnibilékrou. Je voudrais remercier le président de la République d’avoir nommé un fils du terroir pour conduire la responsabilité régionale au niveau du parti. Nous avons de bons rapports. C’est un monsieur très respectueux, même jeune, vous avez votre place avec lui. Je pense que la suite d’Abinan sera bien assurée.

Vous avez joué un rôle essentiel dans le processus de la révision électorale. Pensez-vous que les objectifs qui vous ont été assignés, ont été atteints ?

Le parti a divisé l’Indénié-Djuablin en sept (07) départements. 4 départements à Abengourou, 2 à Agnibilékro et 1 à Bettié. Les départements sont créés en fonction du nombre de votants. Les objectifs qui nous ont été assignés ont été atteints parce que nous avons enrôlé plus de 50% de nos militants.

Quel regard portez-vous sur l’opposition actuelle. Pensez-vous qu’elle a la capacité de faire le contrepoids face à votre parti ?

Il ne faut jamais sous-estimer son adversaire. La politique de la Côte d’Ivoire est beaucoup complexe. Tu peux sous-estimer quelqu’un et il peut te surprendre. Pour ne pas se livrer à la surprise, organisons-nous comme le président l’a toujours souhaité. Travaillons ! Seul, notre travail va nous permettre d’atteindre notre objectif. Notre objectif est de faire régner la paix en Côte d’Ivoire et comment faire profiter aux filles et fils des richesses de la Côte d’Ivoire. Cette année, le coût du cacao a été fixé à 1800 FCFA et le pays bouge. Qui en est l’acteur principal ? C’est Alassane Ouattara. Laissons l’opposition se battre à sa manière et préparons-nous pour la conservation du pouvoir.

Quels sont, aujourd’hui, vos rapports avec Dr Assoa Adou qui a été un de vos mentors politiques dans la région?

Nos rapports sont bons, il n’y a pas de problème. La dernière fois, aux funérailles de la reine-mère, Danon Djédjé m’a embrassé, Assoa Adou m’a embrassé, aussi. Assoa Adou a même touché ma barbe pour dire un enfant comme toi, tu as la barbe blanche. Ce sont les aînés de la région, on se connaît depuis très longtemps.

L’élection présidentielle, c’est dans moins de 9 mois. Quelles sont les chances de votre parti, le Rhdp ?

Depuis l’indépendance jusqu’en 2011, Abengourou n’avait pas plus de 20 Km de bitume. Aujourd’hui, elle a plus de 40 Km de bitume. Nous sommes traversés par deux voies. Adaou qui est hostile à la politique du Président Ouattara a eu sa part de goudron jusqu’au fin fond du village. Les écoles, je n’en parle pas. Le pont sur la Comoé a été renouvelé, le pont de Bettié également, celui d’Anékouadiokro. Les routes sont visibles partout. La frontière entre Abengourou- Agnibilékrou et le Ghana en passant par Takikro est bitumée. En un clin œil, tu es à Takikro pour aller à N’gonokro, N’Domankro ça, c’est le Ghana. Tout ça, c’est dans les 10 ans du Président Ouattara. Nos chances sont intactes. Toutes ces réalisations du Président Ouattara en sont les preuves. Quand on prenait la région de l’Indénié-Djuablin, le taux d’électricité était à 27% aujourd’hui, nous sommes à 100%. On a un bilan. Au vu du bilan, nous abordons cette élection avec sérénité. Il y a des villages de moins de 500 habitants qui sont électrifiés. Les hôpitaux, les centres de santé… le conseil a construit dans tous les villages. Nous avons 10 universités contre 3 quand Alassane venait. Alassane a apporté le développement sur tous les plans.

Beaucoup attendent que le Président Ouattara se prononce sur sa candidature ou sa non-candidature. Si vous avez quelque chose à dire que direz-vous ?

Le président appartient à un parti politique et le parti est structuré. Quand le président du directoire dit que Alassane Ouattara est notre candidat si Alassane n’était pas candidat, il dira, je ne suis pas candidat. Il y a un adage qui dit : qui ne dit rien consent.

Réalisée par Mamadou Ouattara

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