Interview – Directeur exécutif de Africa Events, Doudou Stevens Cissé :“Il faut créer des fondations parce que l’État ne peut pas tout faire”

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Directeur exécutif de Africa Events, Doudou Stevens Cissé

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Doudou Stevens Cissé est un homme de médias, de culture et promoteur évènementiel. Il est le Directeur exécutif de l’agence Africa Events. En prélude à la première édition de ‘’African Fondations Awards’’ qui se tiendra le samedi 19 novembre 2019, il a accordé une interview à l’IA.

Quelles sont les raisons qui vous ont motivé à instituer cette manifestation?

Depuis 9 mois déjà, nous avons lancé le concept du ‘’AFA2019’’ ( African Fondations Awards ) qui est un évènement pour honorer les fondations africaines et leur permettre de partager leurs différentes expériences. L’évènement, c’est le ‘’African Fondations Awards’’ qui sera à sa première édition. Il va se dérouler ici au bord de la lagune Ebrié à Abidjan plus précisément le samedi 19 novembre 2019 à la Crae-Uemoa au Plateau de 9heures à 15 heures. Il y a un forum de ‘’networking’’, une ‘’exposition’’ avec certaines Fondations et également, pour boucler, une cérémonie de remise des awards à certaines fondations.

Pourquoi avez-vous choisi l’aspect des fondations. Y a-t-il un besoin en la matière ?

Vous savez qu’il y a des personnes qui donnent de leurs énergies, de leurs moyens financiers pour aider d’autres personnes qui sont dans le besoin, surtout ici en Afrique. Nous avons des problèmes au niveau de la santé, l’éducation, l’environnement, et dans beaucoup de domaines. Nous avons des difficultés et l’État ne peut pas tout faire. Donc si vous avez des personnes qui décident de créer des fondations, que ce soient des personnes physiques ou des entreprises, je pense qu’à un moment donné, il nous faut créer une plateforme pour leurs permettre de se faire connaître. Parce que n’oublions pas que les fondations, en existant, ont besoin de soutien. Également, il y a des bailleurs de fonds qui ont des moyens mais il n’y a pas de plateforme véritable pour aider certaines fondations. C’est dans cet esprit que nous nous sommes dit que vu les difficultés aujourd’hui dans nos pays, il était important de créer cette plateforme. Aux États-Unis, avec les dernières informations que j’aie depuis 2015, ils sont à environ 86 mille fondations légalement constituées . Mais combien de fondations avons-nous ici en Côte d’Ivoire ?Notre rôle est aussi de permettre d’avoir une base de données, un répertoire , et de réfléchir sur les différentes législations en la matière.

Estimez que les fondations en Côte d’Ivoire ne sont pas suffisantes, alors qu’on en voit plus ou moins une pléthore ?

Elles ne sont pas suffisantes. Il faut que d’autres s’investissent pour créer des fondations. C’est le cas de la loterie nationale de Côte d’Ivoire, une entreprise citoyenne, qui existe depuis 50 ans, et mène des actions. Elle a décidé tout récemment de créer une fondation. Vous avez Didier Drogba. Il aurait pu ne pas créer une fondation, mais il l’a fait pour aider et nous voyons les réalités sur le terrain. C’est aussi le cas du footballeur Salomon Kalou, d’Asalfo du groupe Magic Système, et bien d’autres personnes. Donc je pense que ces actions sont les bienvenues. Il y a notre ami Youssouf Fofana qui sera à la cérémonie, il vient de créer également une fondation. Donc, il faut que nous amenions beaucoup d’autres personnes qui ont des moyens, à créer des fondations parce que l’État ne peut pas tout faire. En se mobilisant pour créer des fondations, nous pouvons donner le sourire à certaines personnes.

Alors comment le projet a-t-il été perçu auprès des personnalités, des structures et des fondations lorsque vous l’avez lancé?

J’ai fait le tour des différentes fondations en place, que ce soit en entreprise ou des fondations individuelles. Et je ne vous le cache pas, ils ont été très accueillants. La preuve, ils seront avec nous. Je viens d’une rencontre avec le professeur Jean-Noël Loucou, qui est le secrétaire général de la Fondation Félix Houphouët Boigny, l’une des grandes fondations pour la recherche de la paix. Une fondation de référence. J’étais en audience avec lui, et il sera là. D’ailleurs, il fera partie des panelistes. Nous avons la Fondation Nsia, la Fondation Petroci, la Fondation Hamadou Hampathé Ba, la Fondation Mayama, etc. Vous avez l’artiste international Salif Keïta qui a une fondation qui mène des actions pour les albinos qui souffrent énormément. Nous avons beaucoup de fondations existantes. Il y’en avait qui existaient et c’est à travers mes recherches que j’ai pu les découvrir. Je pense que nous allons donner l’occasion à d’autres personnes de venir faire du networking et échanger avec ces personnes. Savoir comment cela se passe. Et je pense que cela va emmener certaines personnes à faire parler leurs cœurs et aussi à créer des fondations parce que nous en avons besoin.

Quelles sont les personnalités attendues et les différentes articulations de la cérémonie ?

Nous avons approché la plupart de nos autorités et nous avons leur soutien. J’ai été reçu par la ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation profession, madame Kandia Camara. Nous avons envoyé beaucoup de courriers à différentes autorités comme le gouverneur du District d’Abidjan, à certains maires des communes d’Abidjan. Certains seront présents et d’autres se feront représenter. Nous avons aussi invité certaines personnes de la société civile. Il y aura du beau monde qui viendra assister aux panels, écouter les différents intervenants. Comme je le disais, il y aura le ‘’Networking’’, et naturellement la soirée de remise de trophée pour boucler la cérémonie. Par rapport à cette cérémonie, nous avons fait appel à un artiste qui a une voix, un style, et un message à véhiculer. Il s’agit de Bomou Mamadou. Il va ouvrir la cérémonie de remise des Awards.

À terme, envisagez-vous d’institutionnaliser African Fondations Awards ?

C’est un grand concept, donc ça sera une institution. Comme je le disais, à travers ce concept, nous avons beaucoup d’idées. Une des idées, ce sera par exemple d’inviter certaines fondations africaines au niveau de New York où je réside, pour créer cette plateforme avec des fondations américaines pour que nous puissions partager les expériences et voir dans quelle mesure elles peuvent soutenir celles africaines. Donc c’est beaucoup de choses à la fois. Nous allons démarrer et ce sera une institution. Et Dieu donnant la santé, j’espère que nous allons réussir ce projet avec le partenariat des fondations, des entreprises, des médias nationaux et internationaux.

Ernest F

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