Interview : Moussa Diarrassouba, président de S’unir pour la Côte d’Ivoire : « les élections ne doivent pas être des tombeaux ouverts »

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Moussa Diarrasouba, président de « S’unir pour la Côte d’Ivoire » est venu en Côte d’Ivoire dans le cadre des obsèques de l’ex premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly. Dans cette interview qu’il a accordée à l’IA, il décline les grandes articulations de sa structure et invite les Ivoiriens à préserver la paix en dépit de leurs différences idéologiques.

Vous venez de créer un collectif. Peut-on savoir quand est née cette organisation et quels sont les objectifs que vous voulez atteindre ?

Nous avons mis en place un collectif au niveau de la France qui s’appelle “S’unir pour la Côte d’Ivoire”. Ce collectif est composé de différentes associations, de différentes fédérations, et ONG, ainsi que des leaders d’opinion. Il a été créé en février dernier juste avant la pandémie. Nous avons eu un besoin de rapprochement entre les Ivoiriens dans leur diversité culturelle, idéologique, religieuse, ethnique et autres. Et chaque responsable d’association a adhéré à ce collectif ; parce qu’à un moment donné, nous nous posons des questions de savoir est-ce que nous allons rester comme ça. Nos enfants aussi vont rester comme ça ? Il y a un mur de méfiance qui s’est créé entre les Ivoiriens après les douloureux événements qu’a connu le pays. Faut-il croiser les bras ? Faut-il regarder la situation perdurer ? Nous avons dit non. Nous avons pris nos responsabilités et dans ce collectif, vous allez trouver des originaires du Denguélé, du Gôh, de l’Agneby Tiassa, du Cavally et j’en passe. C’est pour vous dire que les Ivoiriens eux-mêmes ont eu envie de ce besoin d’unité nationale, se retrouver ensemble pour partager les moments de joie, de tristesse, communier ensemble, manger ensemble danser et sourire ou rigoler ensemble. Et en même temps permettre à nos enfants qui naissent dans la diaspora de se connaître. Nous avons posé la fondation de ce collectif, mais nous souhaitons que ce soit quelque chose qui puisse perdurer dans le temps. De telle sorte que si nous ne sommes plus là, nos enfants prennent le relais. Lorsque nous avons un souci en Europe ou en France ou un peu partout en Occident, la première des choses c’est de savoir de quelle nationalité est la personne avant de chercher à savoir si elle est RHDP, RDR ou Pdci. Donc pour nous, le plus important c’est être Ivoirien. L’unité nationale. Nous avons eu ce besoin et tout le monde a vraiment envie de cela. D’où la création de ce collectif.

Que devient alors la diaspora d’Anyama ?

La diaspora d’Anyama reste à la place qu’elle occupe là où elle est. Elle fait partie de ce collectif. En fait, le collectif est composé de différentes associations et donc ce n’est pas une nouvelle association, c’est un collectif d’associations. Ce n’est pas non plus une fédération. C’est un collectif qui regroupe des associations, des fédérations d’associations, des ONG, etc. C’est une continuité dans le travail que nous avons commencé au niveau de la diaspora d’Anyama. On dit qui veut aller loin ménage sa monture. Nous avons des visions un peu plus larges. La diaspora d’Anyama était un peu restreinte. Donc nous voulons aller un peu plus loin et toucher tous les Ivoiriens. En clair pour parler au nom des Ivoiriens, il fallait un instrument ou une organisation qui répond à cela. Le collectif s’unir pour la Côte d’Ivoire répond bien à cela.

C’est bientôt l’élection présidentielle. Que prévoit votre organisation pour contribuer au renforcement de la paix ?

Et bien c’est ce travail que nous avons commencé. Non parlons en termes d’unité nationale. Que chacun fasse des efforts à son niveau. Que nous apprenions à accepter les autres. Il faut accepter les différences, la diversité de vivre ensemble. On n’est pas obligé d’avoir les mêmes idéologies. Dans le collectif, il y’ a des personnes de tous les bords. Il y’ en a qui sont FPI, d’autres du RHDP, GPS ou PDCI. Mais quand nous nous retrouvons c’est l’unité nationale Côte d’Ivoire qui prime. Vraiment que cela soit pareil ici en Côte d’Ivoire. Il faudrait que les Ivoiriens apprennent à se mettre en tête qu’après les élections il y a une vie. Après les élections, il devrait également avoir une vie il ne faudrait pas que chaque fois quand il y a des élections, qu’on vienne compter des morts. Des morts après une élection, moi je dis que c’est un peu malheureux, c’est inutile. Les élections ne devraient pas être des tombeaux ouverts. Nous demandons à tous les Ivoiriens de désarmer leur cœur, de désarmer également les verbes. Nous voulons zéro décès à cette élection. Malheureusement, il y a eu des couacs par-ci par-là. Nous espérons que les gens vont se ressaisir rapidement. Que les gens se mettent dans la tête qu’on est condamné à vivre ensemble qu’on le veuille ou pas. Tout ivoirien est appelé à vivre avec son frère ivoirien. Nous demandons à tous les Ivoiriens de faire des efforts pour que ces élections se passent de la meilleure des façons et que vraiment après on se retrouve. Nous voulons retrouver la Côte d’Ivoire du temps de Félix Houphouët-Boigny. Que chacun soit ambassadeur de paix.

Vous organiserez bientôt en France la coupe nationale des Ivoiriens de France (CONIF). Que renferme cette coupe ?

”S’unir pour la Côte d’Ivoire” a décidé d’organiser des évènements chaque année et cette année, notre choix s’est porté sur le football. Vu que le football est facteur de rassemblement, nous avons estimé qu’avec le football, tout le monde sera là et à travers le football, nous allons nous amuser, échanger vraiment et amener tout le monde à faire ce que nous appelons ”l’unité nationale ” des Ivoiriens. Cette coupe est un tournoi communautaire, c’est un tournoi où nous avons divisé la Côte d’Ivoire en cinq (5) grandes zones sinon je dirais en 5 régions et chacune de ces régions devait présenter trois équipes ou deux équipes.

Que gagne les vainqueurs ?

Il y’a un trophée. Il y’a 16 équipes qui vont s’affronter et elles seront réparties dans différentes poules. Il y’aura des rencontres à travers ces différentes poules. Au sortir de ces rencontres, les deux premiers passent au quart de finale et ils se rencontrent jusqu’à la finale. Il faut savoir qu’il y’aura un match de classement. Les trois premiers seront récompensés, le 3ème et les deux finalistes notamment. Le trophée sera remis au vainqueur de la compétition. Il y’a des équipes de femmes également en France qui vont s’affronter. Ça sera une belle fête.

Le parrainage est assuré par qui ?

Le parrainage est assuré par Mr Miezan Koffi Noël qui est le député de Bondoukou commune et il est aussi le DG du fond de garantie automobile.

Le patronage, c’est Diaby Lanciné, DG du Fer et Maire de Samatiguila. Il est notre homme à tout faire au niveau de la Diaspora. Nous invitons toute la Diaspora ivoirienne à venir à cette grande fête du ballon rond.

Ernest F

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