Jean-Luc Mélenchon : Le candidat des Africains, des antillais et des Franco-Africains

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Jean –Luc Mélenchon est passé du statut d’agitateur des idées à celui de présidentiable. Au point de faire sortir le président sortant, François Hollande de son silence en appelant « à l’intelligence des Français » ou en les mettant en garde contre « la falsification qui fait que l’on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte. », dans les colonnes du quotidien Le Point.
Jean-Luc Mélenchon est la surprise des sondages. C’est vrai, les sondages disent ce qu’ils veulent dire, mais le candidat de la France insoumise a progressé dans l’opinion des Français mais aussi et surtout dans celle de nombreux Franco-Africains et des Antillais. « Je ne connais pas bien son histoire. Je suis arrivée ces derniers jours en France. Mon constat, dans les milieux africains et antillais, on ne parle que de lui… ». L’Ivoirienne Rai Kétoura, n’est pas politique. Elle  est cependant marquée par le soutien affiché des « Afro » et des Antillais à Jean-Luc Mélenchon.  « Jean-Luc Mélenchon laisse entendre que les Africains seront autonomes, auront plus de liberté. L’Afrique sera réellement indépendante avec lui. », voilà ce qui fait courir les Africains selon l’Ivoirienne Rai Kétoura. . Jean-Luc Mélenchon est-il pour autant un anti-système, capable de briser définitivement, les ailes de la France-Afrique ? « Je ne le pense pas. Le système est hermétique. Il n’y échappera pas. », lâche-t-elle, pessimiste.
Le candidat de la France insoumise est un tribun. C’est connu. Il a régulièrement dénoncé les agissements des gouvernements français en Afrique. En 2004, pendant les événements dits de l’Hôtel Ivoire (l’armée française avait pris position à l’hôtel Ivoire faisant par la suite, plusieurs morts dans les rangs des jeunes patriotes), Jean-Luc Mélenchon avait été la voix discordante dans le concert de l’unanimisme français. Il aborde régulièrement et de façon frontale, les questions de politique étrangère française qui fâchent. Sur la crise ivoirienne, Jean-Luc Mélenchon est totalement aux antipodes de la position de la France officielle. « Si je suis élu président de la République, j’irai chercher Laurent Gbagbo à la Haye… ».  Juste ce qu’il fallait pour que tous ceux qui militent pour la libération de l’ancien président ivoirien, jugé devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité, jubilent et lui accordent leurs soutiens. L’artiste ivoirien, Serge Kassy, en exil en France, exprime toute sa joie. « Je me rends compte que le choix des Français pour la présidentielle 2017, c’est Jean-Luc mélenchon. J’appelle les Franco-Africains à voter massivement pour Jean-Luc Mélenchon. », écrit la star de reggae sur sa page facebook. Pour rester logique avec lui-même, il a donné son accord aux organisateurs du meeting de campagne de Jean Luc-Mélenchon, le 17 avril 2017, pour une prestation en direct.  « Il s’est engagé clairement à mettre fin à la France-Afrique. Sa politique d’immigration est la meilleure. Il tient un discours proche de celui des Africains et des autres communautés. Il est contre l’interventionnisme et l’ingérence de la France dans les affaires intérieures des autres pays. Il est pour la paix dans le monde. ». L’Ivoirien Eugène Tagro, qui vit en France depuis plusieurs années, répète à l’envie les engagements de Jean luc Mélenchon qui emporte son adhésion. « Le service de communication de Jean Luc Mélenchon travaille à bannir l’image de l’extrême gauche qui lui colle à la peau. Il veut se focaliser désormais sur le slogan de la France insoumise », révèle la Franco-ivoirienne Prisca Konhi.
Interrogé par le journal français le Monde sur sa politique africaine justement, voilà ce que celui qui est crédité de 19% d’intention de vote et qui talonne le trio de tête, déclare « L’Afrique est un continent d’avenir. Mais elle  fait face à de multiples défis : changements climatiques, croissance démographique, déficits démocratiques, pillages organisés par les traités de libre-échanges. L’échec de l’Afrique serait un drame mondial collectif, moral et humain… ». Proposition de nouveau deal avec l’Afrique, selon Jean-Luc Mélenchon, «  Il faut porter l’aide au développement à 0,7% au plus tard en 2022. Mais ne aussi ne pas conditionner cette aide, ni vis-à-vis des migrants, ni vis-à-vis de la sécurité. L’aide doit viser prioritairement la réduction de la pauvreté et des inégalités, de promouvoir l’éducation… ».  Du déjà entendu ? Du déjà vu ? La France insoumise sait appuyer sur le bouton qui fait frémir les masses africaines. Il ne prive pas de citer Thomas Sankara.  « Il nous faut une aide qui nous aide à nous passer de l’aide. ».
Cela suffira-t-il cependant pour jouer la finale ? en 2012, Jean-Luc Mélenchon avait terminé à 11%.
Une contribution de Fernand Dedeh

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