Les Samedis de Biton : des marches contre l’industrie de la mort

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Dernère publication

La semaine dernière, j’ai été invité à Cotonou pour assister à une dédicace. Celle d’une dame qui avait beaucoup d’estime pour moi à travers mes ouvrages lus à Abidjan, lors de ses passages, étant haut fonctionnaire de son pays. Elle a été marquée par la lecture d’un de mes romans quand elle s’est retrouvée en prison. Trois mois de prison lui a fait écrire un ouvrage intitulé : « Accusée mais pas coupable. » En effet, pour briser sa carrière politique qui prenait de l’ascendant, ses adversaires ont monté toute une cabale contre elle pour la faire jeter en prison quelques jours seulement après la naissance de sa fille. Quand on a la foi, on triomphe toujours des injustices et voici que ma filleule Christelle Houndonougbo est la première femme à créer un parti politique dans son pays. Je n’étais plus retournée au Bénin, que je connais de long en large, depuis le pouvoir de Nicéphore Soglo. J’ai été frappé par la propreté de la ville de Cotonou, du moins de tous les quartiers visités. J’ai compris encore mieux le combat engagé par les autorités ivoiriennes pour rendre nos villes propres. Une ville propre, c’est comme une chambre ou un salon propre. On y respire bien et on se porte bien. Je crois que la sensibilisation doit continuer de plus belle avec d’autres méthodes de communication. Abidjan a une très bonne presse. Je m’en suis rendu compte en montant dans l’avion de la compagnie nationale. Un couple étranger ne faisait que les louanges du pays, de sa capitale économique, de ses plats culinaires, de sa flotte aérienne, une Air Afrique qui ne dit pas son nom. A l’aller comme au retour, l’Avion était juste à l’heure. Le personnel bien accueillant et jeune. Même l’aéroport d’Abidjan fait la différence. Tout comme le couple étranger qui s’étonnait du mutisme des dirigeants ivoiriens sur les différentes prouesses de leur  pays, moi,  je dirai tout simplement qu’ils en parlent mais une fois, une seule fois et ne font surtout pas de propagande. Pour les dirigeants ivoiriens, la devise reste : « Bien faire et laisser dire. » Je crois qu’en politique pour l’adhésion totale du peuple, il faut quand même une dose de propagande. Répété plusieurs fois des annonces qui font la grandeur du gouvernement. Pour notre libéral « Warifatchê »cela serait du communisme. Tout juste avant d’aller à Cotonou, j’ai  lu sur Internet que le gouvernement ivoirien a créé une bourse pour des familles pauvres. L’article parlait du montant attribué, du nombre de familles et des critères de choix. Les lecteurs de cette chronique savent que depuis l’installation de ce régime politique je n’en fais que parler. Je suppliai même que le gouvernement le fasse. Cela a été fait et selon l’article dans deux villes du pays. Dès mon retour,  j’ai parcouru Internet, des journaux, les journaux télévisés sur cette information capitale. Rien. Or, c’est une nouvelle aussi capitale que l’augmentation du prix du cacao ou de l’anacarde. Je ne me souviens pas du nombre de familles sélectionnées mais elles étaient nombreuses et il était même question d’en augmenter. Aider des familles ou des ménages pauvres est semblables à la Zakat et au bon samaritain. C’est s’attendre  à de nombreuses bénédictions de Dieu à cause des prières de ces pauvres. La prière du pauvre monte toujours vers le Créateur. J’espère que rien n’est encore tard pour qu’on nous parle à satiété de cette aide qui à mon avis sera l’une des plus grandes réussites de ce gouvernement. Au Bénin, regardant les journaux télévisés qui  parlaient sans cesse des faux médicaments comme les journaux télévisés en Côte d’Ivoire, et presque tous les pays africains dont des extraits de journaux télévisés sont diffusés sur Africable, j’ai compris que l’affaire est grave. Très grave. Comment des êtres humains peuvent-ils décider  de fabriquer des médicaments pour tuer leurs semblables ? On a affaire à des criminels de haute classe, des véritables démons. La lutte contre les marchands de la mort doit être l’affaire de toutes les populations africaines. Pour une fois, la politique ne doit pas jouer mais la société civile, estudiantine, militaire, syndicale, etc…De nombreuses marches éclatées dans tous les pays et  par corporation. On vient de donner, à travers les reportages de télévisions, que de nombreuses personnes auront de l’imagination pour fabriquer encore de faux médicaments en pensant  trouver ainsi leur richesse.  Des gens qui créent des usines pour fabriquer de faux médicaments ! Qui sont-ils ?  Des diables. La propagande doit trouver sa place dans tous les programmes de gouvernement contre ces marchands de la mort, des gens pires que les esclavagistes. La propagande doit pouvoir susciter de nombreux « délateurs » pour dénoncer ces industriels de la mort. Il faut même récompenser ceux qui par des preuves permettront de fermer les fausses pharmacies et usines de la mort. L’heure est grave. Nous sommes en état de guerre qu’il faut absolument gagner à court terme. Il faut extirper de l’âme des Africains ce goût immodéré de l’argent facile. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly

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