PrEP et l’autodépistage : Le PNLS veut éradiquer le VIH-SIDA de la Côte d’Ivoire, à l’horizon 2030

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Le PNLS se fixe comme objectif d’éradiquer le VIH-SIDA de la Côte d’Ivoire, à l’horizon 2030. Ses responsables l’ont fait savoir lors d’un atelier de formation à l’attention de la presse.

D’ici à 2030, le Virus du Sida ne doit plus être en Côte d’Ivoire, un problème majeur de santé publique. C’est l’objectif que s’est fixé le Programme national de lutte contre le Sida (PNLS). Prof Ehui Eboi, Directeur dudit programme l’a fait savoir le mercredi 28 septembre 2022 à Dabou où sa structure organisait, à l’attention des hommes de médias, un atelier de formation.

«L’une des raisons de cet atelier est que, la Côte d’Ivoire a amorcé sa transition épidémiologique. C’est-à-dire que, nous sommes en train d’inverser la trajectoire de l’épidémie du Sida dans notre pays. Il est important que toute la population sache, et que tous les efforts soient orientés pour que cette inversion soit irréversible. Nous avons comme objectif d’arriver à l’élimination du Sida comme problème majeur de santé publique, à l’horizon 2030 », a-t-il annoncé.


[ « 380 000 personnes sont déclarées porteuses du virus du Sida en Côte d’Ivoire, à fin décembre 2021» ]

Selon le Directeur du PNLS, environ 380 000 personnes sont déclarées porteuses du virus du Sida en Côte d’Ivoire, à fin décembre 2021. Soit, un taux de prévalence de 1,94%. 66% sont des femmes. 361 147 sont adultes et 18 099, des enfants. 8 837 personnes infectées sont décédées en 2021, et 5 600 nouvelles infections ont été enregistrées la même année. Sur les 380 000 personnes infectées 2021, les personnes transgenres sont les plus nombreuses avec un taux de 23,6%. elles sont suivies des homosexuels qui représentent 6,4% et les travailleuses du sexe qui représentent 4,9% de cette population.

Le PNLS s’est toutefois félicité que les 5600 cas de nouvelles infections enregistrés en 2021, représentaient une chute de 77% par rapport au taux de 2010 où il avait été enregistré 24 079 nouveaux cas. Au niveau du nombre des adultes, cette chute est de 75% et 73% pour les filles de 15 à 25 ans. « Quand on voit les chiffres de 2010 à 2021, on voit clairement une diminution constante des nouvelles infections VIH en Côte d’Ivoire. C’est ce qui est encourageant. Et cela se fait au niveau de tous les âges. Le nombre de décès est également en chute libre, puisqu’en 2010, nous avions 31 278 décès contre 8 837 aujourd’hui en 2021. La transmission mère-enfant était à 13,19% en 2016, avec des stratégies que nous avons mises en place, on est à moins de 6% en 2021 », a-t-il ajouté.


[ La règle des trois fois 95 (3×95) ]

La stratégie du PNLS pour venir à bout de la pandémie passe aussi par celle baptisée la stratégie du trois fois 95 (3×95), afin de casser la chaîne de transmission virus. Dans son application, elle consiste à faire en sorte que 95% des personnes estimées porteuses du Sida, soient dépistées et informées de leurs statuts sérologiques. Parmi elles, 95% devraient être mises sous traitement antirétroviral. Et dans cette population de personnes mises sous traitement antirétroviral, au moins 95% devrait avoir une charge virale (la quantité de virus dans le sang) supprimée. «En dessous d’un certain seuil de la charge virale, on ne transmet plus la maladie. En ce moment là, le traitement antirétroviral devient préventif pour le sujet. Cela nous permet de casser la chaîne de transmission et à échéance, éradiquer la maladie», a expliqué le Prof Ahui Eboi.

[ PrEP et l’autodepistage ]

28 organes de presse ont pris part à cet atelier de trois jours (du 27 au 30 septembre 2022). Il s’agissait d’une session d’orientation de ces entreprises de médias sur deux nouvelles méthodes qui entrent dans la lutte contre la pandémie. À savoir, l’autodépistage et la Prophylaxie Préexposition (PrEP). Selon le PNLS, la PrEP est un procédé qui permet à une personne, séronégative, de se faire mettre sous un traitement antirétroviral, par un médecin, lorsqu’elle se sent dans un environnement où elle est exposée au virus. Ce traitement lui permet de ne pas contracter le virus. L’autodepistage, lui, est un nouveau mécanisme qui permet à une personne d’effectuer, elle-même, son test de dépistage, avec un kit de dépistage facile à utiliser. Le dépistage se fait avec un échantillon sanguin ou un extrait des sécrétions des gencives.

J-H Koffo

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