Reportage – En attendant les élections générales au Burkina Faso (1): Les dernières révélations du ministre Harouna Kaboré sur l’Attiéké ivoirien «labéllisé» par Florence Bassono

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Harouna Kaboré

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À quelques 45 jours des élections générales au Burkina Faso, pays peuplé de 20.870.060 (2019) habitants avec une superficie de 270 764 km2, avec la présidentielle et les législatives prévues le 22 novembre 2020, les autorités burkinabè ont convié des journaux à un voyage presse au pays des hommes intègres du 18 au 23 octobre.

Au cours de ce voyage de 5 jours, une vingtaine de journalistes issus de plusieurs pays à l’extérieur du Burkina Faso et de plusieurs médias , doivent se rendre compte des réalisations et du bilan du président Roch Marc Christian Kaboré candidat à sa propre succession le 22 novembre 2020, avec la possibilité de rencontrer des acteurs de l’opposition.
Pour le chef de l’État burkinabè et son équipe, l’une des stratégies de campagne en cours est de ressusciter l’opération ‘’consommons local’’. Le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat Harouna Kaboré qui avait exposé sur le sujet le 15 octobre 2020, dans la capitale burkinabè à l’occasion de la célébration ‘’du consommons local dans le mois du consommer local dans l’espace UEMOA’’ a remis le couvert le lundi 19 octobre 2020, à l’hôtel Laico, à Ouaga 2000.
« Un des éminents théoriciens du développement endogène, le Professeur Joseph Ki-Zerbo, disait : « Si on se développe, c’est en tirant de soi-même les éléments de son propre développement ». Pour lui, « On ne développe pas. On se développe. Allant dans le sens du Professeur Ki-Zerbo, comment faire pour tirer de nous-même les éléments de notre propre développement ? Le Président Capitaine Thomas SANKARA lors de la 25ème Conférence au sommet des pays membres de l’OUA, le 29 juillet 1987, dans son discours historique sur la dette avait déjà lancé les couleurs en ces mots : faisons-en sorte que le marché soit le marché des Africains. Produisons ce dont nous avons besoin et consommons ce que nous produisons au lieu de l’importer…
Nous devons accepter de vivre africain. C’est la seule façon de vivre libre et de vivre digne. Dans cette phrase simple mais profonde de sens du Président Thomas SANKARA se trouve le salut du Burkina Faso, des pays de l’UEMOA et de tous les pays d’Afrique. Nos pays, comme on le sait, sont riches en ressources naturelles et regorgent d’énormes potentialités pour la production agricole. Malheureusement, ces ressources sont peu transformées. Et lorsqu’elles sont transformées, les produits issus de leur transformation sont peu consommés par rapport aux produits exotiques et importés. Fort heureusement, nos Gouvernements actuels, conscients de cette situation et de ses enjeux, ne tarissent pas d’initiatives. Au Burkina Faso, dans le but de disposer à l’horizon 2023 d’un secteur industriel dynamique, compétitif et durable qui accroit sa contribution à la transformation structurelle de l’économie nationale, le pays s’est doté en avril 2019 d’une Stratégie Nationale d’Industrialisation. Dans cette même dynamique, un nouveau code des investissements a été adopté en octobre 2018, pour promouvoir la transformation de nos matières premières…», a-t-il plaidé longuement.
Selon le ministre , de façon spécifique, cette initiative vise entre autres, à inciter à un changement des habitudes de consommation chez les burkinabè et les populations de l’espace UEMOA ; donner de la visibilité aux produits locaux de l’UEMOA ; promouvoir la transformation des produits locaux ; promouvoir la démarche qualité dans la transformation et la commercialisation des produits locaux ; augmenter les parts de marché des produits locaux de l’espace UEMOA ; contribuer à la création d’emplois dans l’espace UEMOA et enfin, contribuer à renforcer la souveraineté des Etats en réduisant la dépendance vis-à-vis des importations.

Au terme de la rencontre, le ministre que nous avons approché s’est prononcé sur le prix obtenu le 22 novembre 2019 dans la capitale ivoirienne, par sa compatriote Florence Bassono, pour son produit «Faso Attiéké». C’était lors de la 5è édition du Salon International de l’Agriculture et des Ressources Animales d’Abidjan (SARA). Ce que les Ivoiriens avaient vu comme une grande frustration et qui avait créé une vive polémique dans le pays et sur les réseaux sociaux :
«Le Burkina Faso n’a pas labellisé l’Attiéké. Une promotrice privée a lancé la vente de l’Attiéké qu’elle a appelé ‘’Faso Attiéké’’. Elle a juste protégé le nom commercial de son produit qui s’appelle Faso Attiéké. Sinon, le gouvernement burkinabè ne s’est pas engagé dans un processus de labellisation de l’Attiéké ivoirien. D’ailleurs vous me donnez l’occasion de saluer mon homologue ivoirien Souleymane Diarrassouba qui est dans un processus de labellisation de l’Attiéké de Côte d’Ivoire je crois qu’il l’a appelé ‘’l’Attiéké des lagunes’’ parce que dans le processus de consommation locale de l’Uemoa, il est bon que nous protégeions nos produits contre la contrefaçon et que nous préférions la consommation des mets locaux »..

Claude Dassé

Envoyé spécial à Ouagadougou (Burkina Faso)

 

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