Retrait annoncé du Mali, du Burkina et du Niger de la CEDEAO-Alain Lobognon prend position

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Alain Lobognon , l’ex-ministre ivoirien de la jeunesse et des sports a réagi sur sa page Meta (anciennement facebook) sur le retrait annoncé du Mali, du Burkina et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest .

À la création de l’organisation régionale, le 28 mai 1975, les 3 pays trublions étaient dirigés par des militaires ayant accédé au Pouvoir par des coups d’État militaires.

Sangoulé Lamizana en Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso

Moussa Traoré au Mali

Seyni Kountché au Niger

En signant l’Acte fondateur de la CEDEAO, ces trois pays n’ignoraient pas qu’ils s’engageaient à partager leur souveraineté avec tous les autres.

Ceux qui ont annoncé la sortie des trois pays de la CEDEAO (avec effet immédiat) ignorent sûrement qu’ils ne représentent que les juntes qui, illégalement et en violation de la Constitution nationale, veulent imposer leurs lois à l’ensemble de la Communauté.

Les juntes du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont mal de se voir chasser des réunions de la CEDEAO. Elles ont mal de voir la CEDEAO les ignorer dans son fonctionnement. En les écartant du quotidien de la Communauté, la CEDEAO ne fait que respecter ses propres textes.

L’annonce du retrait viserait en réalité, à se voir reconnaître une légitimité, alors que tant que l’ordre constitutionnel et républicain ne sera pas revenu dans ces trois États, ils devraient être laissés en marge du fonctionnement de la CEDEAO.

Dans tous les cas, ceux qui annoncent vouloir négocier avec ces putschistes qui enfoncent chaque jour un peu plus leurs pays dans le gouffre, doivent prendre garde de créer chez eux ou ailleurs une nouvelle jurisprudence des régimes putschistes.

La CEDEAO, en excluant, ces régimes putschistes de son fonctionnement, n’est pas en faute.

Elle respecte à la lettre, l’esprit du Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité adopté et signé à Lomé le 10 décembre 1999… afin de barrer la route aux putschistes.

Premier État de la CEDEAO à avoir été sanctionné, la Côte d’Ivoire, suite au coup d’Etat du 24 décembre 1999, s’est pliée aux sanctions et est revenue dans le jeu communautaire après son retour à l’ordre constitutionnel.

D’ailleurs, il convient de savoir que le Protocole du 10 janvier 1999 tire son fondement de l’article 58 du Traité révisé de la CEDEAO signé à Cotonou le 23 juillet 1993. Cet article encadre les mesures et les initiatives visant à garantir à tous les États une sécurité régionale.

Tant que le Mali, le Burkina Faso et le Niger constitueront des menaces pour la stabilité politique, l’intégration économique et pour la sécurité de la sous-région, leur retour au sein des organes ne devra pas être négocié.

Ce serait capituler devant des pays qui violent non seulement les règles démocratiques, mais surtout les textes que se sont librement imposés les fondateurs de la CEDEAO.


29 Janvier 2024,
Signé Alain LOBOGNON,
Ancien Ministre et Ancien Député de la République

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