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La question de la souveraineté alimentaire est primordiale pour le gouvernement ivoirien. De nombreux programmes sont mis en place depuis des années afin d’assurer une économie durable et de réduire les taux de chômage et de pauvreté.
Du 24 au 26 avril aura lieu le Sommet d’élevage d’Abidjan (Selab) Fisheries Expo, dont la thématique traite des « politiques et stratégies du développement durable de la pêche et de l’aquaculture ». Il s’agira de présenter des dispositifs qui assureront la souveraineté alimentaire en Côte d’Ivoire. De nombreux chercheurs, pêcheurs, aquaculteurs, locaux et internationaux (Égypte, Indonésie), proposeront des projets qui permettront d’augmenter la productivité dans le secteur aquacole et halieutique, tout en respectant l’écosystème marin et en assurant une pêche durable. L’objectif est de ne plus dépendre de l’importation et de faire d’Abidjan « la capitale du poisson » en 2025. La 7e édition du Sara (Salon de l’agriculture et des ressources animales) se tiendra quant à lui du 23 mai au 1er juin, sous la thématique « Quel système de transformation agroalimentaire pour la souveraineté alimentaire en Afrique? ». Le Salon rassemblera plusieurs acteurs locaux et internationaux, des entreprises privées, et permettra la découverte de l’agriculture en Côte d’Ivoire, de souligner le savoir-faire des acteurs dans les secteurs de l’agriculture, la pêche et l’agro-alimentaire et de consolider les différents partenariats.
Pour atteindre une autosuffisance alimentaire, la Côte d’Ivoire a établi de nombreux programmes depuis 2020. L’ANADER (Agence nationale d’appui au développement rural) tient une place fondamentale dans le développement pour la souveraineté alimentaire. Elle dirige plusieurs programmes comme le Plan de soutien économique, social et humanitaire, le PDC2V (Programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire) et le PURGA (Projet de Développement des Chaînes de Valeurs Vivrières), qui ont permis d’améliorer la production agricole, les conditions des agriculteurs, et le recrutement des jeunes et des femmes. Un atelier a eu lieu à Bouaké ce mois de janvier, afin de dresser un bilan de la situation alimentaire et de réfléchir à des solutions. D’autres projets sont mis en place, comme le programme « Une femme, 1 coq, 10 poules », qui a permis à plus de 500 femmes d’avoir un emploi stable dans le milieu rural et de subvenir aux besoins de leurs familles. À Bouaflé, onze jeunes ont bénéficié d’une formation dans le secteur de la pisciculture. Grâce au Projet d’Appui au Programme Social du Gouvernement, ce sont 88 étangs et 500 poulaillers qui sont établis, dans le but d’augmenter les productions locales et d’augmenter les revenus des éleveurs et agriculteurs.
Le secteur halieutique, l’un des plus important pour l’économie ivoirienne
En 2023, la production nationale était d’environ 110 000 tonnes de poissons, soit 15 % de la demande intérieure, qui s’élevait à environ 726 258 tonnes. Le gouvernement s’est engagé à produire 70 % de la demande, contribuant ainsi à créer des emplois pour les jeunes et pour les femmes. Tout en œuvrant à son autosuffisance, la Côte d’Ivoire doit pallier la surpêche, la pollution, la surexploitation et les aléas climatiques. Dans ce but, elle fonde la Politique nationale de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (Ponadepa) en 2022, chargée d’améliorer les installations et de former les différents acteurs dans ce secteur, tout en veillant à une gestion durable des ressources. Le PSTACI, fondé par le gouvernement en août 2022 à Bouaké dans le cadre du projet « Côte d’Ivoire Solidaire », a été initié dans le but d’ici 2030, de produire jusqu’à plus de 500 000 tonnes de poissons. Il s’agit de développer et renforcer les moyens mis en place dans le secteur de l’aquaculture, et d’encourager les jeunes à travailler dans ce domaine. En 2022, 86 % de la consommation de poissons était importée, ce qui représente un coût de plus de 200 milliards de Francs CFA. En décembre, le PSTACI et l’Abidjan Legacy Program signent un accord pour « réduire les importations halieutiques en Côte d’Ivoire ».
En octobre, 9 régions de la Côte d’Ivoire sont en insécurité alimentaire. Face à la croissance démographique, aux changements climatiques et à la vie chère, l’objectif du gouvernement est de développer une économie alimentaire durable et de ne plus dépendre de l’importation. Tous ces programmes permettent de se diriger vers la souveraineté alimentaire de la Côte d’Ivoire, mais aussi d’inclure les jeunes et les femmes dans le développement de l’économie nationale, de créer de l’emploi, notamment dans le milieu rural, de réduire les coûts d’importation et de diminuer le taux de pauvreté. Selon le président de la République Alassane Ouattara, de nombreux progrès ont été constatés, et le pays est en bon chemin pour « parvenir à la souveraineté alimentaire dans les prochaines années ».
Constantine