Université de Daloa – Les activités académiques  aux arrêts à cause de la menace de la Fesci, les clarifications du Pr Tidou Abiba Sanogo

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Pr Tidou Abiba Sanogo

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Les activités académiques  aux arrêts à l’Université   Jean Lorougnon Guédé de Daloa à cause de la menace de la Fesci de fermer l’institution universitaire si les bacheliers non-orientés 2020-2021 ne prennent part  aux Travaux dirigés. Pour sa part, Pr Tidou Abiba Sanogo, la présidente de l’Université explique pourquoi  ces  bacheliers non-orientés peuvent participer aux cours  magistraux et non aux travaux dirigés  .
 
 
Au lendemain des affrontements entre des groupes d’étudiants et forces de sécurité à cause  de la menace de la Fesci de fermer l’université Jean Lorougnon Guédé de Daloa , une réunion de crise présidée par le préfet de la région, préfet du département de Daloa s’est tenue le mercredi 18 janvier 2022 dans les locaux de la préfecture de région.
 
Au terme de cette réunion qui a duré plusieurs heures, il a été décidé de la reprise des cours dès demain (Jeudi 19 janvier 2022) . Pour le premier responsable de la FESCI , Saint-Claver Allah, le retour des étudiants dans l’institution académique se fera à condition que les forces de l’ordre et de sécurité se retirent de l’espace universitaire. « Que la police se retire de l’espace universitaire pour que les étudiants regagnent les salles de classe. Car il n’y a pas eu de mot d’ordre de grève. Tant que les policiers sont là, personne n’ira là-bas », a-t-il averti.

Les raisons de la présence des forces de l’ordre sur l’espace universitaire

En réponse, la première responsable de l’institution académique a tenu à éclairer l’opinion publique sur les raisons de la présence de la police nationale depuis le week-end dernier sur l’espace universitaire. Déplorant par le passé la violence que subissait la communauté universitaire (étudiants, enseignants , personnel administratif ) , selon elle, la présence des forces de l’ordre et de sécurité a pour seul objectif d’assurer la sécurité de l’ensemble de la communauté universitaire suite à la menace de la FESCI de fermer l’université si l’administration excluait les étudiants non-inscrits des séances de Travaux dirigés (TD) et de Travaux pratiques (TP) qui ont été programmés pour cette semaine. Elle explique avoir appelé la police pour préserver l’ordre suite à une menace de la FESCI de bloquer les cours le lundi pour faire aboutir ses revendications et surtout en tenant compte de son mode opératoire habituel qui consiste, dans ces conditions, à prendre le contrôle des portails d’accès à l’université, empêchant, même le personnel, d’y accéder. « Nous avons subi parfois des humiliations, mes collaborateurs et moi, lorsque nos propres étudiants, sous prétexte de grève, nous empêchaient d’accéder à nos bureaux pour travailler », explique-t-elle. Et d’ajouter : « La présence de la police nationale a pour seul objectif d’assurer la sécurité de l’ensemble des citoyens au cas où il y aurait des débordements, car l’université Jean Lorougnon Guédé de Daloa n’est pas  différente de l’État de Côte d’Ivoire » , a dit le Professeur Tidou Abiba Sanogo épouse Koné.
 
La question des bacheliers non-orientés 2020-2021
 
Se prononçant sur l’un des points de discorde à l’origine de cette crise à savoir la question des bacheliers non-orientés à l’université publique, elle a fait savoir que ces derniers ne sont pas concernés par les TD et les TP car, étant des bacheliers non-orientés. « On devait commencer les Travaux dirigés cette semaine, car ayant fini avec les cours magistraux auxquels tout citoyen peut  participer. Cependant, dès que les cours magistraux finissent, nous programmons les Travaux dirigés et les travaux pratiques. Ne peuvent participer à ces travaux que les étudiants régulièrement inscrits donc nous devons faire la liste des étudiants régulièrement inscrits, ce qui nous a permis de constater qu’il y a des étudiants qui ne sont pas inscrits donc ne peuvent pas prendre part à ces travaux », a expliqué Tidou Abiba Sanogo. Et de poursuivre : « Des étudiants de la FESCI ont approché la semaine dernière nos services de la vie universitaire pour leur dire qu’ils sont en négociation avec notre hiérarchie concernant les bacheliers non-orientés, mais qui participent aux cours magistraux à l’université, par conséquence de ne faire sortir ces derniers des salles lors des travaux dirigés qui devraient commencer depuis le lundi 16 janvier 2023. Avant de menacer que si rien fait jusqu’à la fin de la semaine du 09 au 14 janvier 2023, ils arrêteront les cours à partir du lundi 16 janvier 2023. En ma qualité de première responsable de retour d’une mission ce week-end, il fallait anticiper, car la loi m’autorise à assurer la sécurité de l’ensemble de la communauté universitaire », a clarifié la première responsable de l’université. Avant de faire savoir que des éléments de la FESCI ont tenté comme par le passé de fermer l’université. « Le lundi, tout était calme. Grande fut notre surprise lorsque que le mardi 17 janvier 2023, où nous étions sur le point de dire à la police de diminuer son effectif de constater que pendant que nous étions en réunion, on nous informe que nos domiciles sont vandalisés par des individus », a-t-elle déploré. En effet, les domiciles du Pr Tidou et d’un de ses vice-présidents ont reçu des jets de pierres qui ont causé quelques dégâts avant que la police n’intervienne pour disperser les manifestants. Rappelant que la question des bacheliers non orientés dans les universités publiques a été déjà  réglée par le ministre de tutelle, Adama Diawara, elle a fait savoir que l’administration a mis à la disposition des bacheliers 200 places pour remédier à cette situation. « Nous avons prévu 200 places pour permettre à ceux qui sont dans cette situation de s’inscrire à la formation continue. Sur les 200 places mis à leur disposition, 193 personnes se sont manifestées. Ce sont finalement 26 bacheliers qui sont venus effectivement s’inscrire l’année dernière », a affirmé Tidou Abiba Sanogo.
 
Tidou Abiba Sanogo annonce le retrait de l’espace universitaire 
 
Avant d’annoncer le retrait de la police nationale de l’espace universitaire. « La police nationale va se retirer et on va observer demain s’ils ne viendront pas fermer l’université ou s’ils vont laisser les étudiants regagner les salles de TD » , a-t-elle souhaité, tout en faisant remarquer qu’on peut négocier en laissant ceux qui sont inscrits à participer aux TD. Il  a été également décidé, a-t-elle annoncé,  l’intégration des étudiants en formation continue dans la formation initiale. « Il a été décidé que ceux qui ont déjà commencé les cours à la formation continue de terminer leur cycle jusqu’à la licence.  S’ils sont admis, ils seront autorisés à participer à la sélection pour faire un master dans la formation initiale », a-t-elle dit.
 
 
Les dates limites des inscriptions et réinscriptions connues 

Elle a profité de l’occasion pour dévoiler les dates-limites pour les inscriptions et les réinscriptions.
Il s’agit du 31 janvier pour les inscriptions et le 28 février pour les réinscriptions. « Ceux qui seront admis sur la plateforme,  qu’ils se dépêchent dès cet instant pour s’inscrire aux dates indiquées. Ceux qui n’ont pas rempli ses conditions, ils ne peuvent pas être considérés comme des étudiants et nous prendrons des dispositions pour que ceux qui sont régulièrement inscrits puissent terminer leur année académique et dans le délai » , a-t-elle insisté.
 
 
Les activités académiques toujours aux arrêts 
 
Notons qu’à la suite de la réunion avec le préfet, les forces de l’ordre et de sécurité se sont retirées de l’espace universitaire, a-t-on constaté sur place. Ce jeudi 19 janvier 2023, malgré le retrait des forces de l’ordre et de sécurité, les cours n’ont toujours pas repris à l’université Jean Lorougnon Guédé de Daloa. De sources concordantes, la plupart des personnes touchées par la décision d’exclusion des TD et TP sont des bacheliers de l’année 2020-2021 et 2021-2022 n’ayant pas été orientés ou ayant été orientés dans des écoles supérieures privées, qui ont décidé de suivre les cours magistraux à l’UJLoG, avec la promesse de personnes dont il se sont attachés les services de les intégrer dans le système universitaire publique. 
 
Beker Yao

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