Voici l’état du football tchadien (Ahmat Moctar,membre de la fédération)

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photo Adou Mel:Ahmat Imam Ben Moctar

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En marge de la CAN 2019 de football, a eu lieu au Caire en Egypte, le tirage au sort des éliminatoires de la CAN 2021 de cette épreuve. Le Tchad jouera le tour préliminaire contre le Liberia. En cas de qualification, il rejoindra le groupe A en compagnie du Mali, de la Guinée et de la Namibie. Membre de la Fédération Tchadienne de Football (FTFA), Ahmat Imam Ben Moctar, s’est confié à afrikipresse.fr.

Question : Pour la CAN 2021, le Tchad débute par les préliminaires et croisera le fer avec le Libéria. Le Tchad n’est-il pas tombé sur plus
fort que lui ?

Ahmat Imam Ben Moctar : Oui sommes tombés sur un gros morceau pour les préliminaires. Nous espérions tomber sur un petit morceau pour espérer aller jouer les éliminatoires. Mais nous n’avons plus le choix, nous devons jouer et comme la rencontre retour se jouera chez, nous espérons assurer la
qualification.

Le Tchad est l’un des rares pays à n’avoir pas encore joué la CAN.
Cette situation perdure…

Nous avons de la matière c’est-à-dire les joueurs, mais c’est au plan financier que nous éprouvons des difficultés pour organiser correctement le championnat. Cre sont des difficultés d’ordre organisationnel. Je pense que cette fois, la fédération a mis en place un plan avec à la clé une formation de base. Nous comptons sur cette équipe, et une fois qu’elle sera opérationnelle, vous verrez le
Tchad sur la scène africaine notamment en 2023, ou 2025, je suis encore pessimiste pour 2021.

Pour la CAN 2021 vous dites être pessimiste ?

Je pense que nous passerons l’écueil libérien, et que entrerons en poule. Mais pour le moment, le Mali et la Guinée
sont au-dessus de nous. Pour nous, c’est la poule de la mort. Comme le football n’est pas de la mathématique, nous jouerons crânement nos chances qui nous souriront un jour pourquoi pas.

À quel niveau se situe le championnat tchadien ?

Pour diverses raisons, nous avons adopté un format qui entre dans notre configuration parce que le Tchad c’est 1.284.000 km carré, une
très grande surface donc les déplacements sont très coûteux. Il est également fastidieux de déplacer une équipe d’une ville à une autre. Ces déplacements sont onéreux en terme financier. Donc nous avons opté pour des championnats provinciaux qui sont au nombre de sept, ce que nous qualifions de sept zones de développement et les
champions de ces zones se retrouvent à N’Djamena pour les play-off à l’issue desquelles nous désignons le champion.

Combien de clubs avez-vous pour les play-off ?

Nous parvenons à réunir 12 clubs.

Et combien de clubs prennent-ils part aux championnats provinciaux ?

Tout dépend. Il faut entre 5 et 10 clubs par région selon la configuration de la région.

Quel est l’apport de l’État dans le financement de ces championnats ?

Non c’est la fédération qui supporte tout cela avec l’appui que nous avons de la FIFA. Nous essayons donc d’insuffler une dynamique pour que les choses tournent bien. Parce que si nous comptons sur une structure quelconque, nous n’y arriverons pas. Les mécènes n’existent
plus, il n’y a pas non plus de sponsors qui nous appuient c’est donc sur cette subvention que nous fonctionnons.

Est-ce que les clubs reçoivent une subvention ?

Aucune subvention n’est allouée aux clubs.

Quel est alors la part de l’État dans le fonctionnement du football tchadien ?

L’État prend seulement en charge les clubs engagés en coupes africaines, et cela au niveau du transport et de l’hébergement. Sinon
aucune subvention n’est allouée aux clubs pour les compétitions
locales.

Pensez-vous qu’avec cette situation, le football tchadien pourra décoller un jour ?

Bien sûr, il faut toujours avoir foi quand on est homme et optimiste quand on est croyant. Rien n’est figé.

Avec la qualification du Burundi, du Madagascar et de la Mauritanie pour la CAN 2019, le cercle des non habitués de la CAN se rétrécit. Le Tchad n’a-t-il pas une pression particulière ?

Bien sûr que plusieurs personnes nous le font savoir constamment en
s’appuyant sur le passé avec de grandes stars que nous avons eues, tels Toko, N’Doram…et maintenant Ninga. Pourtant nous avons de la crème mais la mayonnaise ne prend pas. Nous, nous travaillons dur pour
atteindre le niveau des grands pays du football. Je vous promets que le football tchadien va rebondir très bientôt.


Quelle est la situation du football féminin dans votre pays ?

Il existe bel et bien et est sur une bonne dynamique, nous arrivons à organiser régulièrement le championnat. Il évolue bien et nous nourrissons beaucoup d’espoir sur ce football.

Entretien réalisé au Caire par Adou Mel

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