De Compaoré à Ouattara ou réflexions après l’acquittement de Gbagbo et Blé Goudé

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Après l’euphorie de l’acquittement, sortons les questions qui se sont posées et qu’on n’a pas pu entendre hier et les jours précédant : « il y’a eu des victimes. Qui est responsable ? ».

Amnistie, acquittement d’une part, absence de poursuites d’autres part , presque tout le monde est libre, et on va recommencer avec les mêmes !

Mais durant la crise post électorale en Côte d’Ivoire de décembre 2010 à avril 2011, comment les gens sont-ils morts, qui est responsable des morts enregistrés lors du contexte , durant la crise ? Le même scénario est-il possible en 2020, avec Ouattara se braquant et créant un contexte identique que 2010, sans jamais laisser de traces ni donner d’ordre, parce qu’il est assuré que dans une procédure , on ne trouvera aucune preuve contre lui ? L’hypothèque Cpi ne pèse plus et ne fera plus tard.

Gbagbo acquitté, Compaoré qui a eu peur de la Cpi et a reculé , doit-il regretter d’avoir ainsi agi, d’avoir évité des morts à son pays ? Car en réalité, au Burkina Faso, ce n’est pas le peuple qui a pris le pouvoir ; c’est plutôt l’armée qui a refusé de tirer sur le peuple , de peur justement d’avoir à aller un jour à la Cpi, pour avoir simplement maintenu l’ordre face à un mouvement insurrectionnel en vue de déstabiliser l’État, et d’attenter à la stabilité, en vue de changer l’ordre institutionnel incarné par Blaise Compaoré !!! Une insurrection, comme son nom l’indique, est bien condamnable. Et comme une rébellion , devrait être mâtée, peu importe le prix ! Après Compaoré, Yaya Djameh, Goodluck et autres leaders africains ne peuvent-ils pas regretter d’avoir accepté de renoncé au pouvoir ?

Faut-il ne plus avoir peur de la Cpi, sur la base de cette jurisprudence d’acquittement, et compte tenu du niveau élevé de preuves exigé ?
La réconciliation en Côte d’Ivoire signifie-t-elle impunité, et refus de rechercherais vrais coupables ?
Faut-il attendre l’an 2030 en Côte d’Ivoire pour qu’un régime qui n’a pas trempé dans tout cela, ouvre une enquête indépendante, et juge même ceux qui ne seraient alors plus en vie ? Ou bien faut-il s’en remettre à la justice divine ? Comment les gens sont-ils morts à la RTI , Abobo, à Guitrozon ? Qui a tué et dans quel contexte , etc… ? Qui sont les responsables ?

Un jour, il faudra bien qu’on accepte de trouver les réponses à ces questions! Ce jour viendra ! Oui il viendra ! L’affaire est loin d’être terminée. Et ceux qui ont écrit ceci, hier qui m’est parvenu , devraient se raviser à agir dans ce sens , car tôt ou tard, justice finit par être rendue : « La CPI vient de délivrer un permis de tuer en Côte d’Ivoire. La suite on la connaîtra.Nous allons durcir notre régime. La CPI nous donne les moyens de conserver le pouvoir ».

C’est bien le même sentiment d’injustice et d’indignation qui avait envahi le camp Gbagbo lorsqu’après les amnisties accordées à l’ex rébellion qui n’a pas payé pour les crimes qui lui étaient imputés , il a entendu qu’on comptait lui demander à lui des comptes ! Alors il est allé jusqu’au bout , jusqu’au 11 avril 2011. Jusqu’à quand les autres pourront-ils aller ?

 

Charles Kouassi

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